Deux principaux changements pour la Réglementation RT 2012

Objectif global dès la conception

 

C’est la différence essentielle par rapport à la RT 2005. Jusqu’à présent, les différentes RT se calaient tous les 5 ans autour de 10,15 à 20 % de réduction des consommations en exprimant la valeur à respecter par rapport à un bâtiment de référence. L’objectif en kWhep/m2 (kWh d’énergie primaire par m2 SHON) dépendait ainsi de nombreux paramètres propres au projet (forme du bâtiment, détail des installations…). De ce fait, la consommation en énergie primaire à respecter pouvait varier fortement d’un bâtiment à l’autre.

 

"Avec la RT 2012, l’exigence s’exprimera différemment, poursuit Jean-Robert Millet. Le coefficient de référence calculé à partir des détails du bâtiment sera remplacé par une valeur absolue, indépendante de la forme du bâtiment. Le gain par rapport à 2005 sera d’au moins 50% (et pourra varier fortement d’un bâtiment à l’autre)". Cet objectif ambitieux demandera à l’équipe de conception une réflexion à la fois plus globale et plus pointue, tant sur la conception du bâti que sur le choix des systèmes. "Par exemple, ajoute le spécialiste, en RT 2005, si vous décidiez de faire un bâtiment très découpé et peu compact, le coefficient de référence suivait. En RT 2012, ce coefficient ne sera plus fonction de la forme du bâtiment. Si la forme est pénalisante du point de vue de l’énergie, il faudra compenser et faire mieux par ailleurs."

 

L’effort demandé le sera donc dès la conception du bâti, à tous les niveaux : forme du bâtiment, isolation des parois, orientation et nature des baies, protection solaire, étanchéité, inertie thermique…sachant que le concepteur connaîtra l’objectif global de son projet avant même d’avoir tracé le premier coup de crayon du bâtiment. C’est un des points forts de la RT 2012. Bien entendu, l’objectif objectif global en consommation d’énergie sera modulé selon un certain nombre de points qui ont un impact sur les consommations d’énergie indépendamment de la performance du bâtiment et de ses équipements, notamment la zone climatique, le type d’utilisation des locaux (hôpital, bureau, école, logement….), le type d’énergie utilisée… C’est ici également que le CSTB intervient pour créer les méthodes et cœurs de calcul des logiciels destinés à aider les concepteurs à atteindre les nouveaux objectifs de la future réglementation et à permettre d’en vérifier le respect des exigences.

Un nouveau coefficient : Bbio

Comme il va falloir porter plus d’attention qu’auparavant à la conception du bâti, un nouveau coefficient - appelé Bbio - sera introduit dans la RT 2012. Objectif : qualifier la qualité énergétique du bâti avant de savoir quels seront les systèmes qui l’équiperont (chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire, photovoltaïque…). "Ce coefficient Bbio sera une exigence réglementaire destinée à orienter le concepteur dès le départ vers un bâti performant, les exigences de consommation d’énergie et de confort d’été étant par ailleurs conservées, précise Jean-Robert Millet. Le Bbio est une première étape. Elle correspond du reste au souhait des concepteurs de disposer d’une approche bioclimatique avant d’avoir à choisir l’ensemble des systèmes pour leur projet. C’est un premier cadrage qui leur permettra de savoir si leur bâtiment tient la route ou pas."